Depuis que la conjoncture est à nouveau favorable aux entreprises du secteur de la construction, les embauches sont nombreuses et le marché est clairement en faveur des candidats.
Des carnets de commande bien remplis, des grands travaux en cours… L’horizon est dégagé pour les entreprises de BTP et les candidats profitent de cette bonne conjoncture. Ils ont le choix entre plusieurs offres et peuvent donc s’orienter vers les propositions qui leur conviennent le mieux. « Leurs priorités ne sont plus les mêmes qu’il y a quelques années. Les postulants sont attentifs, dans une offre d’emploi, aux possibilités de home office, de temps partiel, à la localisation géographique du poste », relève Cyril Lecacheur, directeur régional adjoint au cabinet de recrutement Hays Paris.
En face, les entreprises font des efforts pour attirer les candidats et ont notamment relevé leurs salaires à l’embauche depuis deux ans, pour les profils expérimentés comme pour les jeunes diplômés. Mais elles ne sont pas prêtes pour autant à revoir tous leurs critères. L’expérience professionnelle et la compétence métier sont toujours requises et l’ouverture à de nouveaux profils, par exemple issus de reconversions professionnelles, reste limitée. Les entreprises ont même rehaussé leurs exigences sur les niveaux de diplôme. « Les sociétés nous demandent de plus en plus souvent des professionnels diplômés d’un bac+5 pour des postes où, auparavant, un bac+2 avec expérience et la compétence métier suffisaient, constate Céline Ortiz, manager au cabinet de recrutement Fed Construction à Paris. C’est le cas pour la conduite de travaux, l’expertise travaux, ou certains postes dans l’immobilier, et cela émane autant des PME que des grandes entreprises ». Un phénomène qui touche les profils juniors comme les professionnels expérimentés.
Conséquence, les bons candidats, ceux qui répondent à toutes les exigences, ne sont plus sur le marché mais se font chasser directement dans les entreprises. « Ils n’ont plus besoin de répondre aux offres d’emploi, ils sont démarchés sur LinkedIn, par cooptation, par le bouche à oreille », reprend Céline Ortiz. Tous les professionnels sont recherchés, des personnels de production à l’encadrement, pour les travaux, en maîtrise d’œuvre, en bureaux d’études, en exploitation. Certains profils sont d’autant plus appréciés qu’ils ont des compétences spécifiques.
« De nombreuses entreprises recherchent des professionnels avec des compétences transverses, qui savent travailler de manière collaborative. Cela peut-être des personnes qui maîtrisent la maquette numérique, le BIM, qui induit une méthode de travail collaborative. Ou des professionnels qui connaissent le lean management, inspiré du milieu industriel, pour fluidifier la gestion de chantier », relève Anaïs Mathy, practice manager au cabinet de recrutement Michael Page. Les employeurs sont sensibles à la capacité des candidats à gérer un projet d’une manière globale, d’avoir une vision à 360 degrés.
Le marché est porté par les grands chantiers du moment, comme le Grand Paris et les Jeux Olympiques, et un bon niveau d’activité dans les régions. Toutefois le marché de la construction neuve est en léger repli en 2018. « Il y a une petite baisse de la demande de candidats du côté des promoteurs. Cela va permettre un rééquilibrage des candidatures vers les constructeurs et la maîtrise d’œuvre. Mais le niveau d’emplois reste constant et s’annonce bon en 2019 », souligne Anaïs Mathy. Un marché de l’emploi qui ouvre de nombreuses perspectives aux candidats.
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